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Le costume d’un festivalier aguerri ne serait pas complet sans la ceinture fléchée, cet emblème indémodable de la culture métisse et franco-manitobaine.
Le mois le plus court de l’année est à nos portes. Ailleurs dans le pays, le mois de février signifie avant tout le froid de l’hiver canadien. Mais ici au Manitoba, le mois de février représente pour plusieurs une chance de répandre sa joie de vivre et de célébrer la culture métisse et franco-manitobaine au Festival du Voyageur !
Tous savent que le costume d’un festivalier aguerri ne serait pas complet sans la ceinture fléchée, cet emblème indémodable de la culture métisse et franco-manitobaine. Mais d’où provient ce « chef-d’œuvre de l’industrie domestique au Canada », comme le nommait l’historien québécois E.-Z. Massicotte?
La ceinture fléchée évoque d’abord et avant tout la culture métisse, ce peuple né de la rencontre de l’époque de la traite de fourrure et des autochtones de l’Ouest du Canada. La ceinture fléchée est ainsi perçue comme le produit de syncrétisme culturel entre les Français et les Premières Nations, ou bien même comme une invention autochtone que se sont approprié les voyageurs. Malheureusement, la provenance exacte de la ceinture fléchée s'est vraisemblablement perdue avec le temps.
Cependant, on sait avec certitude que la présence des ceintures en laine dans l’Amérique française remonte à l’époque de l’établissement de la Nouvelle-France sous l’égide de Jacques Cartier. Pendant les siècles intervenants entre 1534 et nos jours, la ceinture fléchée a servi de nombreuses fonctions. Parfois, elle jouait un rôle tout à fait pragmatique, aidant les voyageurs intrépides à se tenir au chaud afin d’attacher leur manteau et servait même de corde pour attacher et transporter divers objets. À d’autres occasions, elle a figuré comme symbole de réciprocité et de respect mutuel entre les deux peuples fondateurs de la nation métisse.
Tout comme la fonction principale de la ceinture fléchée a varié au fur et à mesure des générations, son apparence a bien changé aussi. L’évolution des techniques de tissage et le développement de l’industrie de la laine ont beaucoup influencé l’aspect de la ceinture fléchée au cours des décennies, voire même des siècles. Vers 1835, la production des ceintures fléchées s’est concentrée définitivement dans la région de l’Assomption au Québec. D’où le nom parfois utilisé de « ceinture fléchée de l’Assomption ». C’est à cette époque-là que la ceinture fléchée a pris son apparence actuelle, caractérisée par des motifs de chevrons et par les couleurs bleus, blanc et rouge.
Dans les années 1960, la ceinture fléchée connaît une rehausse en popularité grâce à l’effervescence nationaliste qui a eu lieu à cette époque à travers tout le Canada français. De la Gaspésie à la vallée de la rivière Rouge, plusieurs artisans et amateurs se mettent alors à tisser des ceintures fléchées comme hommage à leur patrimoine francophone et Métis, tradition qui se poursuit jusqu’à ce jour. D’ailleurs, il est fort probable que George Forest, fondateur du Festival du Voyageur et ardent défenseur du français au Manitoba, s’est inspiré de ce développement lorsqu’il s’est mis à promouvoir la première édition du Festival en 1970.
De nos jours, la ceinture fléchée continue bien sûr à incarner la fierté francophone et métisse. Bien que le tissage à la main de la ceinture fléchée soit un processus extrêmement exigeant, beaucoup d’artisans locaux font preuve de dextérité. D’ailleurs, plusieurs cours en ligne démontrent le processus de tissage. Il est aussi plus facile que jamais de se procurer des ceintures fléchées, des plus simples au niveau haut de gamme dans plusieurs boutiques locales.
Où acheter une ceinture fléchée :
http://www.etchiboy.com/en/fr/accueil/
https://www.belleboutiqueblanche.com/
Références: Encyclopédie du Patrimoine Culturel de l'Amérique Française, Radio-Canada, Francopresse, Le Festival du Voyageur
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Un voyage au Manitoba conduit le visiteur à travers les territoires visés par les traités nos 1, 2, 3, 4 et 5 et ceux des communautés signataires des traités nos 6 et 10, terres ancestrales des peuples Anishinaabe, Anish-Ininiwak, Dakota, Déné, Iiniwak et Nehethowuk, et la patrie de la Nation métisse. Le Manitoba doit son existence à ces ancêtres et à leurs descendants qui continuent d’aimer cette terre et d’en prendre soin.